Roman pour la jeunesse et sociolectes: les traductions québécoises de Kevin Major
Authors
Claire Le Brun
University of Winnipeg
Abstract
Au lieu d'un résumé, voici un bref extrait de cet article:
Dans l’édition pour la jeunesse au Québec, les textes traduits se regroupent en deux catégories principales: la littérature sérielle américaine – Archie, Popeye et autres héros des Marvel Comic, récits d’horreur de R. L. Stine et de ses émules, etc. – et la littérature canadienne-anglaise qui y a fait son entrée offi cielle au seuil des années 1980 avec la création de la collection « Deux solitudes Jeunesse » aux éditions Pierre Tisseyre. Cette collection est la version juvénile de la collection « Deux Solitudes », qui dès les années 1970, faisait découvrir aux lecteurs francophones les grands noms de la littérature du Canada anglais. Collection à vocation culturelle et pédagogique, « Deux Solitudes Jeunesse » (désormais abrégée en DSJ) a rencontré quelques difficultés, ses objectifs culturels – transmettre fi dèlement la culture du texte original – se trouvant parfois en confl it avec ses objectifs pédagogiques – offrir au jeune lecteur une traduction accessible et linguistiquement irréprochable. Le cas de Kevin Major, romancier terre-neuvien fortement typé, tant par le décor et le mode de vie que par la langue des personnages, fournit une illustration particulièrement intéressante des défi s relevés par DSJ. Trois de ses romans ont été traduits pour la collection par trois traductrices différentes: Michelle Robinson, Marie-Andrée Clermont, Michelle Tisseyre. En observant le travail de chacune d’entre elles, nous voulons cerner de plus près les questions soulevées par la traduction des sociolectes dans le roman pour la jeunesse. En avant-propos, nous rappellerons les objectifs de DSJ et situerons l’oeuvre de Kevin Major dans la culture source et dans la culture cible.